K comme Kerouac
Sur la route est un titre qui a toujours fait rêver mon âme vagabonde. Ce roman, comme bien d'autres inclus dans ce défi littéraire, m'a longtemps fait peur. Oui, j'en avais peur à 15, 20, 30 ans, peur dans le sens de ne pas être à la hauteur en tant que lectrice : à cause de ma jeunesse, de mon inexpérience face à la vie ou de mes préjugés face à une certaine façon de vivre.
On ne peut pas dire de Jack Kerouac qu'il était un enfant de choeur. Le sexe, la drogue, l'alcool, le jazz... fiou! La "beat generation" n'était pas de tout repos. (Et mon père qui fait partie de cette génération... aaaahh!!!!)
Mais qu'est-ce qui pousse sur la route nos héros dans un va-et-vient incessant d'un océan à l'autre? Tout simplement l'appel impétueux de la jeunesse. Cet appel irrésistible qui pousse plus loin et encore plus loin. Cette envie sans nom qui fait bouillir le sang dans les veines des moins de 30 ans. Ce besoin de s'éclater, de s'essouffler, de rouler sa bosse à 100 à l'heure. Ce goût de vivre qui fait vibrer les cinq sens à la fois.
Cette impétuosité, qui finit par abandonner peu à peu tout mortel au fil des ans, est présente et palpable dans chaque page. J'en étais aux trois quarts du bouquin lorsque j'en ai ressenti l'appel. Appel fugace, vague souvenir de mes 20 ans, mais qui m'a fait comprendre l'état dans lequel Kerouac pouvait se trouver lors de l'écriture de ce roman.
Je sors de Sur la route un peu mélancolique, un peu vieillie, un peu amère. Me demandant où sont passées ma fougueuse jeunesse et mes idées de grandeur. Avec le goût aussi de prendre la route...